1. Déterminez les facteurs gagnants
Rentabiliser la rénovation d’une cuisine, l’agrandissement d’une salle de bain ou la transformation d’un sous-sol exige la mise en place d’une stratégie. Il faut avant tout définir ses priorités et déterminer les travaux qui représenteront des améliorations réellement favorables.
L’Institut canadien des évaluateurs révèle que les rénovations générant les meilleurs retours sur investissement sont, dans l’ordre, la cuisine, la salle de bain et la peinture intérieure et extérieure. L’aménagement d’espaces de rangement de même que la cure de rajeunissement des luminaires, des comptoirs, des rideaux, des poignées et des planchers figurent aussi sur la liste des initiatives gagnantes.
2. Favorisez les travaux urgents
Au-delà de la valeur esthétique que vous souhaitez apporter à vos espaces de vie, n’oubliez pas de privilégier les travaux plus pressants qui s’avèrent également être des valeurs sûres en matière d’investissement, comme la toiture, les fenêtres et les portes. Si ces dernières sont à remplacer, si la brique s’effrite ou si le chauffe-eau est à changer, les acheteurs potentiels ne se laisseront pas influencer par vos nouveaux comptoirs en quartz. Plusieurs spécialistes s’accordent pour dire que le coût des fenêtres ou d’un toit peut même rapporter jusqu’à 75 % des sommes investies.
Autre investissement payant, l’efficacité énergétique, qui permet de rehausser le degré de confort des occupants tout en réduisant la facture d’électricité. Les rendements à moyen et long terme des rénovations écoénergétiques sont d’autant plus intéressants que les municipalités et le gouvernement offrent souvent des subventions et des crédits d'impôt destinés à amortir une partie des coûts initiaux.
3. Estimez la valeur récupérable des rénovations
Vous avez fait la liste des travaux à effectuer et avez décidé de rénover des pièces clés comme la cuisine et la salle de bain? Avant de vous rendre à la quincaillerie, pensez à calculer les coûts à prévoir ainsi que la valeur que vous rapporteront les travaux, dans le cas où vous voudriez vendre votre propriété.
Valeur récupérable d’une cuisine
Plusieurs experts estiment que le montant à investir dans une cuisine ne devrait jamais franchir 15 % de la valeur totale de la propriété. Pour une maison de 250 000 $, cela représente 37 000 $, soit un montant substantiel. Une fois la cuisine rénovée, le montant récupérable au moment de la revente est d’environ 75 %.
Ce pourcentage demeure toutefois relatif : « Vous pouvez récupérer 100 %, mais si la cuisine était déjà potable, ce pourcentage sera plus bas », explique Eric Périgny, président de Réno-Assistance. « Si la cuisine est manifestement à refaire et que vous êtes sur le point de vendre, c’est souvent préférable de la laisser comme telle plutôt que d’effectuer de petits travaux, car aux yeux de l’acheteur potentiel, cela ne sera pas perçu comme une valeur ajoutée dans le prix de vente. »
Valeur récupérable d’une salle de bain
Comme la cuisine, la salle de bain influence le choix des acheteurs. Le coût de rénovation maximal est ici estimé à 5 %, soit 12 500 $ pour une maison de 250 000 $, et les améliorations peuvent générer une valeur récupérable d’environ 85 %. Une nouvelle couche de peinture sur les murs et quelques modifications esthétiques peuvent également faire des merveilles pour créer de la valeur ajoutée à moindre coût.
4. Obtenez le juste prix
Avant d’amorcer les travaux de rénovation et de pouvoir les rentabiliser, que ce soit pour la maison, le condo ou le chalet, les propriétaires ont tout intérêt à obtenir le juste prix en effectuant des demandes de soumission auprès de plusieurs entrepreneurs et en se méfiant des solutions trop économiques.
« Malheureusement, les miracles en rénovation n’existent pas », prévient Eric Périgny, qui conseille d’embaucher un entrepreneur qualifié et reconnu. « C’est impossible de rentabiliser des travaux qui seront ensuite à refaire ou qui, en cours de route, deviendront plus coûteux que le prix de départ. »
Les marges de profit des entrepreneurs étant relativement restreintes, il conseille de se méfier d’une soumission qui serait 20 % moins coûteuse qu’une autre comparable.
À ce sujet, prenez le temps de vous assurer des compétences des personnes engagées. Elles doivent être dotées des permis et des assurances nécessaires à la réalisation des travaux. L’Office de la protection du consommateur propose plusieurs conseils à suivre avant l’embauche d’un entrepreneur en rénovation.
5. Évitez les modifications trop excentriques
L’originalité en rénovation n’est pas toujours la meilleure idée. « Dans une perspective de revente, les propriétaires ont avantage à rénover pour plaire à la majorité, en évitant la personnalisation », souligne Eric Périgny. Selon lui, le recours à des matériaux nobles, ou même d’apparence noble comme les imitations de bois ou de granite, permet d’obtenir un résultat avantageux.
Les matériaux utilisés ont aussi intérêt à s’harmoniser avec l’ensemble de votre propriété. Par exemple, les couleurs extérieures ne doivent pas détonner dans le voisinage.
6. Passez outre les rénovations moins rentables
À moins de tomber sur une personne passionnée, une cave à vin n’est pas perçue comme un investissement. Même chose pour la piscine (creusée ou hors terre), les clôtures, les allées pavées ou encore les puits de lumière. Si ces éléments sont agréables pour vous, les études démontrent qu’ils n’ont pas ou qu’ils ont peu de valeur aux yeux de la majorité des acheteurs.
7. Prouvez la valeur de vos rénovations
Conservez précieusement vos factures (matériaux, honoraires, etc.) pour justifier la date, le coût et la qualité des travaux. L’argument sera de poids au moment des négociations de vente.
8. Entretenez votre propriété
Si rénover est souvent judicieux, assurer avec constance l’entretien de votre propriété est une astuce rentable à ne pas oublier : entre deux options similaires dans un même quartier, la différence entre une propriété impeccable et une autre négligée sera déterminante.
9. Profitez de vos rénovations
Puisque le plein retour sur l’investissement n’est jamais garanti, il demeure avisé de profiter vous-même de cet investissement durant quelques années. Eric Périgny juge qu’une période de cinq ans est un bon carrefour entre la date de rénovation et celle de la vente de la propriété. Vous aurez ainsi le loisir et le temps d’en profiter avant de publier des photos de pièces d’apparence encore neuve et actuelle.
Finalement, avant d’entreprendre vos prochaines rénovations, prenez le temps de bien les planifier et de prendre en considération la valeur ajoutée qu’elles peuvent générer. De cette façon, vous pourrez pleinement profiter des retombées économiques de vos décisions au moment de vendre votre propriété.