La situation doit changer. Maintenant! C’est la première chose qui vient à notre esprit lorsque nous sommes confrontés à des enjeux qui sont contraires à nos valeurs. Pensons à l’environnement. À la discrimination. À la pauvreté.
Par de petites actions concrètes, ou de plus grandes, de longue haleine, on peut changer le cours des choses. On s’engage individuellement, en famille, en groupes spontanés ou structurés, en donnant du temps, de l’argent ou notre expertise pour susciter un impact positif important autour de nous!
À ce chapitre, les entreprises offrent des perspectives de plus en plus intéressantes pour ceux et celles qui veulent marquer le coup, progressivement, mais résolument. L’éventail de ce qui touche à l’ESG, cette vague de fond environnementale, sociale et de gouvernance où s'investissent activement les gens d’affaires de partout au monde, est large. Et diablement stimulant.
La prospérité économique des entreprises va au-delà de la prise de conscience et l’évolution de la vision ou mission des entreprises. Cette vague ESG est aussi motivée par le consommateur, qui de plus en plus, se rend compte « qu’acheter, c’est voter ». Il va donc s’impliquer lui-même auprès d’une cause, choisir des marques et des entreprises qui posent des gestes concrets.
Comment les entreprises peuvent-elles faire la différence concrètement?
Entreprendre la protection de l’environnement maintenant
Réduire l’impact environnemental
Le monde des affaires est en mouvement afin d’atténuer son impact environnemental. Trop souvent taxées d’inaction, les organisations qui gravitent autour de l’Organisation des nations unies (ONU) sont parvenues ces dernières années à entrainer dans leur sillage les dirigeants d’entreprises privées. On élabore des plans détaillés de réduction de l’empreinte carbone, avec toutes les difficultés opérationnelles que cela comporte.
Le scepticisme des entreprises observé il y a quelques années apparaît de plus en plus chose du passé et le tout résonne. Au premier chef, les propres employés de ces organisations se mobilisent rapidement, et en masse, pour trouver les solutions pour participer au mouvement.
On embauche maintenant un peu partout au pays des gestionnaires de risque, comptables, communicateurs et autres professionnels qui ont compétences et réflexes pour faire les choses différemment. Sans tambours ni trompettes, mais le changement s’opère.
Plus que jamais, deux mythes explosent : les organisations internationales comme l’ONU sont impuissantes, et le secteur privé ne cherche qu’à faire de la figuration. Dans les deux cas, on sent qu’ils sont davantage engagés.
« L’ESG est une évolution, pas une révolution. On a tout lieu d’être optimistes, car les gens d’affaires ont l’échec en horreur. »
Passer le test des valeurs sociales
Les entreprises et les gens d’affaires sont nombreux à contribuer à de grandes causes, dans tous les milieux : pavillons universitaires, recherche scientifique, de nombreux domaines les passionnent. Cette culture philanthropique a solidement pris racine, car on comprend le rôle que doit jouer la communauté dans la résolution des enjeux sociaux qui ont été bien campés par l’ONU dans les 17 objectifs de développement durable. Cela dit, ils ne peuvent être laissés aux seuls gouvernements par l’ampleur du défi qu’ils représentent. C’est désormais une valeur forte : on doit s’attaquer aux enjeux tous ensemble.
Un exemple concret de valeur pleinement assumée m’a été servi par le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Louis Vachon. En établissant il y a quelques années que la Banque allait demeurer un donateur généraliste, donc aux dons largement distribués dans la société, il faisait le choix d’assurer la survie de petits organismes méconnus, éloignés des grands cercles d’influence. Mais cela signifiait aussi une moins grande reconnaissance du public pour les actions posées. Concentrer les dons dans un même secteur, c’est marquer les esprits, inscrire le nom de l’entreprise au rang des bienfaiteurs. On faisait plutôt le choix inverse. D’être partout et nulle part à la fois. Les valeurs d’abord. Les donateurs généralistes ont encore une place extrêmement importante à assumer et c’est là la fonction essentielle d’un grand siège social.
Un mythe explose : la philanthropie des entreprises est intéressée. Certainement, parfois, mais plus que jamais, elle répond à des valeurs personnelles et de leadership et au besoin profond de servir la communauté.
Contribuer à la cohésion sociale
Qu’il s’agisse des données des clients, du respect des droits humains dans les chaines d’approvisionnement ou d’autres aspects qui touchent à la façon dont nos leaders gèrent leurs entreprises, la gouvernance de celles-ci est appelée à se renforcer pour répondre à l’appel de la société civile : s’attaquer au discours haineux et à l’intolérance, protéger la vie privée des citoyens, et autres.
Ce sont des éléments qui touchent directement la posture ESG des entreprises. Celles-ci entretiennent des discussions en continu avec des investisseurs et des agences de notation qui demandent ce qui est fait pour contribuer au bien collectif. Une dynamique qui est bien en marche, à la lecture des questionnaires touffus et des questions difficiles qui renvoient les entreprises à elles-mêmes, conformément à l’adage de John F. Kennedy : ne te demande pas ce que la nation peut faire pour toi, mais plutôt ce que tu peux faire pour elle…
Un mythe explose : les entreprises ne jouent pas de rôle dans la réduction des tensions sociales et la bonne marche générale de notre société. Faux. Leur rôle est clé, et elles le comprennent de mieux en mieux.
Mettre l’épaule à la roue
Les entreprises seront appelées à contribuer encore fortement à la résolution des différents enjeux sociaux. Ceux-là mêmes que vous observez, commentez, ressentez. Les professionnels souhaitant y contribuer ne devraient pas hésiter à considérer cette avenue pour prendre part au mouvement. L’ESG n’en est qu’à ses débuts. Il touchera de plus en plus largement les différents secteurs des organisations. Pourquoi ne pas sauter à bord?
Le monde des entreprises regorge d’opportunités pour évoluer, pour tous ceux qui croient à la nuance (tout n’est pas blanc ou noir), au dialogue (le changement n’est jamais unilatéral), au temps (le changement profond en demande) et à l’humain (les entreprises sont d’abord humaines!).
L’ESG est une évolution, pas une révolution. On a tout lieu d’être optimistes, car les gens d’affaires ont l’échec en horreur.