1. Bien se connaître
Un travail d’introspection est essentiel, tant sur le plan financier que personnel. « L’aspect psychologique est très important. Il faut se demander quel est notre seuil de tolérance au stress et à l’endettement, mais aussi quelle est la motivation derrière le revenu d’appoint que nous aimerions aller chercher », affirme Sussy Galvez, Conseillère Senior, Meilleures pratiques d’affaires à la Financière Banque Nationale.
« La motivation n’est pas seulement d’ordre financier, ajoute-t-elle. Par exemple, selon l’étude The Retirement Mirage, 48 % des gens prennent leur retraite plus tôt, mais certains vont tout de même chercher un travail à temps partiel. » Pour maintenir un pouvoir d’achat, mais aussi pour se sentir utile et rester alerte intellectuellement. Chez les jeunes professionnels, le besoin de vivre une passion peut d’ailleurs être aussi fort que celui d’avoir un revenu flexible.
2. Identifier ses objectifs
Les sources de motivation pour augmenter ses revenus varient selon l’âge et la situation sociale. Le plus important selon Mme Galvez, est de bien identifier ses objectifs : « La définition de richesse n’est pas la même pour tout le monde. Avant même de discuter stratégie et produits financiers, il faut se parler de valeurs et de priorités. » Cela permet de rester concentré sur l’essentiel et de ne pas dissiper ses efforts.
Les objectifs doivent être réalistes, quantifiables et faire partie d’un échéancier. Par exemple, on pourrait vouloir économiser chaque mois pour un voyage prévu dans deux ans, avoir un revenu annuel de 30 000 $ à la retraite, ou rembourser ses dettes d’études d’ici dix ans.
3. Faire un budget
La première façon de générer des surplus est de mieux contrôler ses dépenses. C’est une étape souvent négligée, mais on a tendance à facilement sous-estimer l’importance des transactions quotidiennes et des abonnements mensuels sur notre budget.
« Prenons l’exemple d’un café à 2,50 $ acheté chaque matin. En coupant cette dépense quotidienne, l’économie à faire avant les taxes correspond à 912,50 $. Cela peut représenter le prix d’un voyage. Faisons nos calculs! », ajoute Sussy Galvez.
Faire un budget est un excellent moyen de colmater les fuites et de maximiser son potentiel de revenu. Avec un peu de discipline et quelques outils, vous obtiendrez un portrait détaillé de votre consommation. Il sera alors beaucoup plus simple d’établir une stratégie efficace.
4. Apprendre à épargner
Il existe une foule de trucs pour économiser dans le but d’épargner. La plupart du temps, changer quelques habitudes suffit. De petits gestes simples peuvent faire une grande différence.
Vous pourriez par exemple revoir à la baisse votre consommation de données mobiles ou rechercher les spéciaux lorsque vous faites l’épicerie. Si c’est possible, vous pourriez aussi privilégier le transport en commun ou le vélo à la voiture. Le célèbre investisseur américain Warren Buffet recommande de prélever votre épargne à la source, puis de vivre avec ce qu’il vous reste. Ainsi, vous ne serez pas tenté de « tricher ».
5. Négocier avec son employeur
Un salarié peut demander une augmentation de salaire à son employeur. Il faut cependant d’abord connaître sa valeur en tant qu’employé et être capable de la démontrer. Une bonne préparation est de mise tant sur le plan de son apport à la compagnie que de la compréhension des règles internes.
6. Devenir travailleur autonome
Avec l’arrivée de la gig economy, il est de plus en plus fréquent que des salariés choisissent de travailler à leur compte parallèlement à leur emploi principal. C’est une solution qui a le double avantage d’augmenter le revenu et de rentabiliser temps et expertise. Elle permet également de mettre à profit une passion qui n’est peut-être pas assouvie au sein de l’emploi principal.
Mme Galvez propose une liste de questions à vous poser avant de vous lancer :
- Quel est l’impact fiscal? Votre revenu de travailleur autonome s’ajoutera à votre salaire et pourra modifier considérablement votre taux d’imposition.
- Quels sont les frais encourus? Les travailleurs autonomes qui débutent négligent souvent les nouveaux frais encourus : achat de matériel, frais de représentation, publicité, site Web, transport. Quels frais sont déductibles et, surtout, lesquels ne le sont pas?
- Est-ce que ça en vaut la peine? La question semble évidente, mais il est crucial de l’adresser : après le calcul des heures, des frais, des efforts, l’entreprise sera-t-elle rentable?
7. Développer un commerce à domicile
L’économie du partage et la multiplication des plateformes en ligne (Airbnb, Turo, Breather, Etsy) offrent la possibilité de se lancer en affaires à la maison. Cela peut être un excellent moyen de rentabiliser ses biens et de vendre les produits de son art. L’entrepreneur devra se poser les mêmes questions que le travailleur autonome, mais il devra vérifier en plus s’il y a des permis spéciaux à obtenir ou des lois à respecter.
8. Investir dans les immeubles à revenus
« Tout le monde peut réussir en immobilier, mais tout le monde n’est pas fait pour avoir 100 logements. Si l’endettement vous stresse, ce n’est pas pour vous », met en garde Jacques Lépine, président du Club d’investisseurs immobiliers du Québec.
La première approche consiste à acquérir quelques immeubles à revenus, que l’on achète en profitant d’un effet de levier : la prise de valeur et les revenus d’un premier immeuble permettent d’emprunter pour l’achat d’un second, et ainsi de suite.
Sussy Galvez poursuit avec cette liste de conseils en s’adressant aux futurs investisseurs :
- Suivre une formation professionnelle ou engager un expert pour évaluer la valeur d’une propriété;
- Faire une étude de marché pour déterminer le quartier où le taux d’achalandage est optimal;
- Améliorer son dossier de crédit avant de passer à la banque;
- Consulter un planificateur financier pour en savoir plus sur la fiscalité des revenus, les déductions possibles et les répercussions de la succession en cas de décès;
- Établir une structure de gestion et réfléchir à l’avance à qui s’occupera de la collecte des loyers, des rénovations, du marketing et de l’évaluation des locataires;
- Rencontrer des investisseurs qui ont eu du succès. En devenant membre de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec, par exemple, vous pouvez profiter de l’expérience de propriétaires d’immeubles à revenus et apprendre de leurs bons coups autant que de leurs erreurs.
9. Convertir des propriétés
Avec la conversion de propriétés, ou « flip », l’objectif est d’acheter des propriétés vendues sous leur valeur marchande, de les rénover, puis de les revendre à profit. « Il faut savoir dénicher les aubaines, évaluer les propriétés et se faire une idée rapidement », explique M. Lépine, qui œuvre dans le milieu depuis longtemps.
Une formation professionnelle est recommandée afin d’apprendre à bien évaluer les propriétés et savoir ce qu’il en coûtera pour les revendre à profit. Il est aussi crucial de ne pas négliger l’importance des enjeux fiscaux. L’avis d’un expert pourra vous éviter certaines erreurs. Par exemple, le taux d’imposition varie énormément selon « l’intention » de l’investisseur qui convertit une propriété.
10. Investir dans des placements
Acheter des actions et des obligations peut se transformer en revenu passif intéressant. Mais encore faut-il comprendre les différents produits et s’assurer que nos choix correspondent à notre tolérance au risque.
L’Autorité des marchés financiers propose ces quelques conseils pratiques destinés aux investisseurs :
- Définir votre portrait d’investisseur et vos objectifs;
- Choisir votre conseiller et comprendre comment il est rémunéré;
- Comprendre dans quoi vous investissez.
Que vous soyez jeune entrepreneur ou que vous approchiez la retraite, augmenter vos revenus peut vous permettre d’atteindre vos objectifs personnels. N’hésitez pas à consulter un expert pour parfaire votre éducation financière et comprendre les produits pour faire les bons choix.