Mouniya Khalil a quitté le Maroc il y a 10 ans pour s’établir au Québec. Comme son mari y habitait déjà, un toit l’attendait à son arrivée. Aussi, si elle a pu compter sur un soutien financier pour faciliter son intégration, elle a tout de même dû revoir à la baisse son niveau de vie une fois au pays.
« Au Maroc, j’avais ma propre agence de casting, explique-t-elle. Ici, j’ai dû faire comme bien d’autres immigrants et commencer au salaire minimum comme vendeuse dans une boutique de vêtements. »
Selon elle, il ne faut pas s’attendre à toucher un bon salaire avant trois ans. C’est du moins le temps que cela lui a pris avant de décrocher un poste dans la fonction publique.
De son côté, Maher Zitouni, pêcheur en Tunisie avant d’immigrer au Canada il y a trois ans, a compris l’importance d’épargner pour se payer les biens qu’il désirait. C’est en grande partie grâce à son épouse, une Québécoise, qui l’a aidé à revoir son budget en fonction de la réalité canadienne. « Je savais que le coût de la vie était plus élevé au Canada, mais j’ai mis plus de temps à en prendre conscience au quotidien », explique-t-il.
Cela dit, malgré l’aide qu’ils ont reçue de la part de leurs proches, Mouniya Khalil et Maher Zitouni ont tous deux dû traverser une sorte de « décalage budgétaire ». C’est normal: la structure de l’économie au Canada est bien différente de celle d’un pays comme le Maroc, la Tunisie ou l’Algérie. Aussi, le temps de s’adapter au coût de la vie au Canada, aux réalités du marché du travail et à bien saisir les règles fiscales, mieux vaut pouvoir compter sur des économies.
S’installer au Canada, c’est bien… mais avec un « coussin », c’est mieux!
Combien faut-il prévoir?
Bien sûr, le « coussin financier » des nouveaux arrivants dépend grandement de la catégorie dans laquelle ils ont été admis. Ainsi, si on est parrainé par un conjoint ou un membre de la famille déjà établi ici, comme ce fut le cas pour Maher et Mouniya, on n’a pas à supporter le même fardeau financier. Celui-ci est partagé avec le « parrain ». La situation peut être fort différente lorsqu’on immigre seul ou avec sa famille à titre de travailleur qualifié.
En gros, les Canadiens consacrent de 35 à 50% de leur revenu au logement, au chauffage et aux services publics. Si on peut se loger parfois pour moins cher en région, les dépenses courantes, elles, sont les mêmes pour tous les ménages.
Un nouvel arrivant doit ainsi savoir que toutes les dépenses doivent être évaluées pour savoir combien on devrait avoir en main pour subvenir aux besoins de base avant de trouver un emploi, ou encore en cas de perte d’emploi.
Immigration, Diversité et Inclusion Québec exige qu’une personne seule qui immigre au Québec dispose d’au moins 3 046 $ afin de subvenir à ses besoins essentiels pendant les trois premiers mois après son arrivée. À cela, il faut ajouter un montant pour chacun des membres de la famille qui l’accompagne. Or, ce montant visant à assurer les besoins de base peut être affecté négativement par des dépenses ponctuelles plus difficiles à prévoir, comme les fournitures scolaires, les médicaments non couverts par l’assurance maladie, les meubles à se procurer, etc.
Si on en a les moyens, il ne serait donc pas exagéré d’en mettre le double de côté, voire le triple. Ce « coussin » fournira surtout la paix d’esprit nécessaire pour apprivoiser, à son rythme, sa nouvelle terre d’accueil. Cela dit, restons positifs: cette période d’adaptation normale permettra, en fin de compte, de jouir d’un meilleur pouvoir d’achat que dans son pays d’origine, grâce aux niveaux salariaux canadiens…
À NOTER: pour avoir facilement accès à ses fonds et se faciliter la vie au Canada, il est également judicieux de procéder le plus tôt possible à l’ouverture d’un compte bancaire canadien.
Après le coussin, le tremplin!
Gérez vos finances au Canada plus sereinement grâce à notre guide pratique
Apprenez-en plus sur le système financier et découvrez comment établir un budget personnel, gérer un compte bancaire, votre épargne et vos placements.
Certes, faire les bons gestes à l’arrivée pour assurer sa subsistance est essentiel. Cela dit, c’est la première étape d’une grande aventure où vous aurez à vous adapter à un nouveau mode de vie, à apprivoiser le marché de l’emploi canadien, à décoder les subtilités de votre société d’accueil… Aussi, voici une liste de ressources et d’astuces pour commencer votre nouvelle vie au Canada du bon pied.