Famille monoparentale : quoi prévoir après une séparation?

25 juillet 2022 par Banque Nationale
Un enfant donne à manger à sa mère pendant qu’elle cuisine.

Vous êtes nouvellement une famille monoparentale? Sachez qu’il est possible de bien faire la transition d’un ménage à deux revenus vers un ménage à un seul revenu. Une bonne planification et une saine gestion de vos finances et de votre budget peuvent vous aider à traverser votre rupture plus sereinement. Voici des conseils financiers qui vous aideront à y voir plus clair.

Nouvelle famille monoparentale : par où commencer?

Par où commencer dans cette nouvelle vie à un seul revenu? Par vos finances. Dans bien des couples, surtout ceux qui ont des enfants, il y a une séparation des responsabilités. Une personne est généralement davantage responsable et en contrôle des finances de la famille ou du couple. Si c’est vous, tant mieux. Vos apprentissages vous seront utiles. Sinon, c’est le moment idéal pour prendre les choses en main et apprendre à gérer votre argent.

La marche à suivre pour y arriver peut se résumer en quelques étapes :

  1. Faire un bilan
  2. Recalculer son budget
  3. Penser à l’avenir
  4. Régler les papiers

1- Faites le bilan de vos avoirs

Dressez une liste exhaustive de tous vos avoirs personnels (actifs) et de vos dettes (passifs). Vous pourrez ainsi avoir une bonne vue d’ensemble de la valeur nette de ce que vous possédez. Ceci vous aidera pour la suite. Si cette étape est nécessaire, c’est entre autres parce qu’elle va vous permettre de calculer votre capacité d’emprunt et l’épargne dont vous avez besoin pour atteindre vos objectifs.

Il est conseillé de faire ce bilan après la séparation des biens communs entre les conjoints ou époux afin de pouvoir bien évaluer la valeur de ce qui vous revient.

Dans la plupart des cas, vous devriez conserver les biens qui vous appartenaient avant l’union. Ensuite, vous devrez respecter les règles qui encadrent le partage des biens acquis pendant l’union dans votre province, c’est-à-dire :

  • Les résidences familiales (maison, chalet, appartement à l’étranger, roulotte, etc.)
  • Les meubles et les objets qui se trouvent dans ces résidences
  • Les véhicules de la famille
  • Les sommes d’argent accumulées pour la retraite (régime avec votre employeur, régimes gouvernementaux, REER, CRI, FERR)
  • Les dettes conjointes qui ont servi à l’acquisition, au maintien, à l’entretien ou à la conservation d’un bien inclus dans le patrimoine familial

Si les règles du partage des biens acquis pendant l’union s’appliquent à votre situation, vous devrez évaluer la valeur de l’ensemble de ces éléments et la séparer à parts égales, entre vous et votre partenaire.

2- Établissez votre nouveau budget de famille monoparentale

Il faut ensuite faire un nouveau budget, souvent pour les mêmes postes budgétaires, mais avec moins de revenus. Même si ce n’est pas toujours parfait ou équitable, les couples trouvent souvent des façons de se répartir les dépenses. Comme votre situation a changé, vous devez maintenant revoir l’ensemble de vos dépenses. Certaines auront probablement changé, tout comme vos revenus. Vous pourriez également trouver de nouvelles sources de revenus pour arriver à un budget de famille monoparentale équilibré.

Revoyez l’ensemble de vos dépenses

Dépenses courantes : Commencez par les certitudes et estimez les principales dépenses comme l’alimentation, les télécommunications, le transport et toutes vos dépenses personnelles comme les vêtements, les loisirs et les soins.

Entre parents séparés, vous pourriez tenter de vous entendre sur une répartition équitable des dépenses pour les enfants, notamment pour les frais liés aux activités et aux loisirs, aux fournitures scolaires, aux vêtements, etc.

Assurances : Si vous partagiez vos protections entre les régimes d’assurances collectives de votre couple, vous devrez maintenant changer de stratégie. En tant que célibataire, vos besoins vont certainement changer, surtout si vous êtes en situation monoparentale. Même si ce n’est pas agréable d’y penser, songez à bien vous protéger (vous et vos enfants) contre les pires scénarios, comme une invalidité ou un décès.

Si vous aviez désigné votre partenaire comme bénéficiaire de votre assurance vie, c’est‑à-dire la personne qui reçoit l’argent à la suite de votre décès, vous voudrez peut‑être changer cela auprès de votre assureur.

Pensez également à modifier vos assurances habitation et voiture si vous les aviez acquises conjointement.

Des professionnels peuvent vous aider à cibler les bonnes couvertures d’assurance pour vos nouveaux besoins.

Logement : Si vous devez déménager, vous pouvez estimer certains coûts même sans savoir où vous logerez. Évaluez, en fonction de vos revenus et dépenses courantes, la portion de vos revenus que vous pouvez consacrer au logement. N’oubliez pas non plus de faire vos changements d’adresse.

Si vous conservez votre maison ou logement actuel, vous connaissez déjà les dépenses qui y sont associées, comme les paiements hypothécaires ou le loyer, les assurances et l’électricité. Dans ce cas, vous devrez déterminer si vous êtes en mesure de les assumer en solo.

Si vous étiez propriétaire avec votre ex-partenaire et que vous souhaitez conserver la propriété, vous devrez vous entendre sur les modalités pour racheter la part de l’autre. Pour y arriver, vous devez avoir des liquidités, mais aussi la capacité d’emprunt nécessaire. Dans le cas où les deux conjoints seraient dans l’incapacité de rester propriétaires, la demeure devra être vendue.

Bon à savoir : Après une rupture consécutive à un mariage ou à une union de fait, vous pouvez avoir accès au Régime d’accès à la propriété du gouvernement fédéral (RAP) même s’il ne s’agit pas de votre premier achat. Vous devez cependant avoir vécu séparément de votre ex-partenaire pendant au moins 90 jours consécutifs.

Cherchez de l’aide financière pour famille monoparentale

Votre nouvelle situation de célibataire ou de famille monoparentale pourrait vous donner droit à des revenus supplémentaires ou à de l’aide financière comme des crédits d’impôt, des programmes gouvernementaux et des prestations majorées. Certains de ces programmes d’aide étant basés sur le revenu familial et votre ménage perdant une de ses deux principales sources de revenus, le filet social pourrait en effet être plus important.

L’Allocation canadienne pour enfants et l’Allocation canadienne pour les travailleurs sont les principales aides offertes par le gouvernement fédéral. Ce dernier affiche également en ligne la liste des programmes provinciaux d’aide aux familles et aux enfants.

Pour avoir accès à ces programmes, vous devrez faire votre déclaration de revenus avec votre nouveau statut matrimonial ou encore communiquer directement votre nouvelle situation personnelle aux instances gouvernementales, provinciales et fédérales.

Voyez si vous avez droit à une pension alimentaire

Même une fois séparés, tous les parents ont une obligation alimentaire envers leurs enfants. Le principe est que les enfants ne vivant pas avec leurs deux parents en même temps devraient profiter des mêmes avantages financiers que si c’était le cas.

Pour ce qui est des conjoints, une pension pourrait aussi être versée d’une personne à l’autre si la loi de votre province le prévoit ou si une entente a été conclue dans un contrat de vie commune avant la rupture. Notez également que toute pension alimentaire versée à un conjoint est imposable, et que vous devrez dès lors la déclarer.

3- Pensez à votre avenir

Votre retraite 

Si votre plan de retraite était basé sur des objectifs communs et que le chemin pour y parvenir passait par une épargne à deux, vous allez devoir revoir vos plans. Votre planification de retraite doit maintenant tenir compte de votre nouvelle réalité financière et être en phase avec vos propres envies.

Si vous aviez désigné votre partenaire comme bénéficiaire de votre fonds de retraite collectif, il faudrait aussi penser à le modifier.

 

Votre succession 

Votre testament est le reflet de vos volontés pour vos biens à votre décès. Ce que vous vouliez lorsque vous étiez en couple pourrait tout à fait différer de vos souhaits actuels. Il est donc très important d’apporter les modifications nécessaire afin que vos volontés soient respectées.

Dans le cas où vous n’avez pas de testament, une nouvelle vie en solo est le moment parfait pour en faire rédiger un et prendre votre planification successorale en main. Si vous avez des enfants, la liquidation de vos biens prévue par la loi (en l’absence de testament) pourrait en effet ne pas aller dans le sens de vos volontés.

Si vous aviez un mandat de protection, il contenait peut-être des clauses impliquant votre ex-partenaire. Voyez dès lors également à le réviser.

4- Réglez les autres papiers

Après avoir réglé les assurances, l’hypothèque et les autres dépenses de la maison, le testament et les fonds de pension, l’étape suivante consiste à traiter le reste des papiers.

Pensez à toutes vos factures communes comme celles de télécommunications et d’électricité. Changez les mots de passe de tout compte de plateforme de divertissement ou de médias sociaux que vous utilisiez en commun ainsi que tous les mots de passe que vous pensez avoir partagés.

Entendez-vous sur la gestion de vos cartes bancaires et de vos comptes communs. Profitez des services en ligne ou rendez-vous dans votre institution financière pour fermer votre compte conjoint et annuler votre carte de crédit conjointe, à moins que vous décidiez de les garder pour gérer les dépenses relatives aux enfants.

 

S’adapter à une nouvelle réalité en solo en est un processus qui peut demander des efforts, particulièrement si vous devenez une famille monoparentale. Après avoir partagé les responsabilités financières à deux, apprendre à le faire vous-même vous aidera à gagner en confiance et en tranquillité d’esprit dans votre nouvelle situation. Pour y arriver, n’hésitez pas à demander de l’aide. Nos spécialistes peuvent vous accompagner. Pour vos questions, on est là.

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