Adopter des habitudes écoresponsables
« La priorité quand on veut réduire sa facture énergétique, c’est de s’assurer que l’isolation de sa maison est bonne et de remplacer ses installations énergivores, explique Martin Lambert, président fondateur d’Écosolaris. Ça coûte toujours moins cher d’investir dans la conservation plutôt que dans la production d’énergie. » Sur le banc des accusés, les ampoules à incandescence, qui peuvent être remplacées par un éclairage à DEL et les vieux électroménagers, pour lesquels il est recommandé de privilégier des appareils certifiés Energy Star. En effet, les produits arborant cette certification répondent à de strictes spécifications techniques relatives au rendement énergétique et ont fait l’objet d’essais avant d’être certifiés.
« Les systèmes de contrôle offrent aussi une bonne façon de faire des économies, ajoute Brian Wilkinson, président d’Energie Matrix Inc. Un thermostat intelligent qui se contrôle à distance pourrait vous faire économiser jusqu’à 20 % de votre facture d’électricité! »
Enfin l’entretien régulier du système de chauffage est un élément à ne pas négliger, au risque de devoir remplacer ses installations prématurément. « Un chauffage mal entretenu casse plus vite et coûte plus cher, car s’il est encrassé, il consomme plus d’énergie », prévient Louis-Philippe Lambert, technicien et propriétaire de Thermosphère. Il préconise de faire contrôler sa fournaise chaque année, d’en remplacer le filtre chaque saison et de dépoussiérer ses calorifères régulièrement.
Se tourner vers des installations durables
Divers produits et solutions misant sur les énergies renouvelables peuvent aussi faire diminuer la facture d’électricité de votre maison, que vous possédiez un système de chauffage au gaz, à l’électricité ou au mazout.
« L’appareil le moins cher qu’on peut installer est un écodrain, dit Martin Lambert. Cela coûte entre 600 $ et 900 $ et permet de réaliser des économies considérables en récupérant la chaleur des eaux grises (eaux faiblement polluées, comme l’eau d'évacuation d'une douche ou d'un lavabo) pour chauffer, à travers un tuyau de cuivre, l’eau froide qui s’apprête à entrer dans le réservoir d’eau chaude. »
Pour ceux qui souhaitent investir davantage, un chauffe-air thermique coûte environ 2 000 $ et permet de réduire sa facture de chauffage jusqu’à 25 % en diffusant la chaleur qu’il récupère via un panneau solaire. Sur le même principe, un chauffe-eau thermique coûte entre 6 000 $ et 8 000 $ et assure le chauffage de 40 % à 60 % de l’eau d’un foyer.
« Sans oublier les populaires panneaux photovoltaïques, ajoute Martin Lambert, qui peuvent combler jusqu’à 60 % de vos besoins en électricité et dont le coût est rentabilisé en une dizaine d’années. » Ce type d’installations dont la durée de vie est d’environ 25 ans coûte 8 000$ pour les besoins d’un foyer moyen de 4 personnes. On peut l’associer à une batterie qui stocke l’énergie produite pour la combiner au réseau électrique principal.
Les propriétaires d’une maison en construction peuvent en profiter pour insérer des câblages spéciaux dans les murs pour faciliter, par la suite, la pose d’installations solaires. Cette anticipation dite « prête au solaire » coûte entre 2 000 $ et 3 000 $. Un départ à neuf est aussi l’occasion de faire poser un plancher radiant, composé de circuits d’eau chaude qui vont réchauffer l’espace. « Sans oublier l’orientation! rappelle Brian Wilkinson. Une maison écoresponsable doit être orientée vers le sud, dans un angle qui lui permet de capter la chaleur du soleil en hiver, mais de rester fraîche en été. »
Choisir sa source d’énergie
Au Canada, 50 % des foyers se chauffent au gaz, 39 % à l’électricité, 7 % au mazout, 6 % au bois et 1 % au propane. Cette répartition s’explique par le coût des énergies qui varie d’une province à une autre. Si le gaz vaut moins cher que l’électricité en Alberta, en Ontario, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique, c’est l’inverse au Québec, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador. « Le chauffage au mazout est peu populaire en raison de son coût, son impact environnemental et son efficacité moyenne, explique Louis Lambert. Quant au chauffage au bois, il reste marginal, car insuffisant pour chauffer uniformément la plupart des foyers. »
En moyenne au pays, le coût du chauffage résidentiel de l’eau et de l’espace coûterait : 1 239 $ pour un système au gaz, 2 221 $ avec une pompe à chaleur électrique, 3 029 $ au propane, 3 573 $ au mazout et 3 639 $ au tout électrique. Ce comparatif de l’Association canadienne du gaz ne tient pas compte des disparités de prix entre chaque province, mais confirme une tendance nationale pour les systèmes de thermopompe. « Au gaz ou à l’électricité, les pompes à chaleur ont définitivement la cote, tant pour leur performance que pour leur aspect économique » conclut Louis Lambert.
Vers une maison autonome?
Et s’il était possible d’être tout simplement autonome en matière d’énergie? « Pour le moment, le concept d’une maison autonome reste utopique au Canada, dit Martin Lambert, car l’hiver extrême implique une trop grande consommation d’énergie. » Il ajoute cependant que les Canadiens peuvent viser avec optimisme une consommation énergétique dite « nette zéro ». Cet objectif consiste à produire au moins autant d’énergie qu’on en consomme sur l’année grâce à des installations durables, et de rester branché au réseau de distribution d’électricité pour pallier aux différences saisonnières. C’est déjà un beau défi, non?
En somme, que vous soyez soucieux de l’environnement ou simplement désireux de réduire votre facture d’électricité, de nombreuses solutions sont disponibles pour petits et grands budgets!