1. Avez-vous un concept qui tient la route?
La première chose à faire est de déterminer ce que votre entreprise a à offrir et comment vous pourrez en générer un revenu. C’est ce qui constituera votre modèle d’affaires. Une fois que vous aurez déterminé la raison d’être de votre projet, identifiez votre clientèle, vos ressources et vos partenaires potentiels. Puis, lorsque vous détaillez l’ensemble des étapes requises pour lancer votre entreprise dans votre plan d’affaires, portez une attention particulière au contexte économique. Les besoins que vous cherchez à combler sont-ils ponctuels? Peuvent-ils perdurer à long terme? « Il y a des risques à développer une entreprise pour profiter d’une occasion temporaire dans le marché », met en garde Éric Labelle, directeur des start-ups, groupe technologie et innovation, à la Banque Nationale.
« Idéalement, votre concept doit être viable à long terme, peu importe la situation économique. S’il y a un besoin flagrant dans le marché, dites-vous que plusieurs entrepreneurs auront la même idée que vous, ce qui entraînera une grande concurrence, ajoute l’expert. Dans le même ordre d’idée, demandez-vous si votre secteur d’activité est porteur, c’est-à-dire s’il s’agit d’un secteur au taux de croissance élevé. »
Toujours à l’étape du plan d’affaires, veillez à une rigoureuse analyse du marché et de sa clientèle. « Plusieurs nouvelles variables sont venues bouleverser le paysage commercial québécois. Il faut être capable d’assurer sa présence sur le marché de manière virtuelle, presque exclusivement en ligne. Plus que jamais, la consommation locale est encouragée — et les entrepreneurs y répondent favorablement. »
« Les entrepreneurs locaux font parfois face à des problématiques assez sérieuses d’acheminement de matières premières et même de livraison aux consommateurs, explique Éric Labelle. Ils doivent voir s’il est réellement avantageux de s’approvisionner localement vu les contraintes potentielles d’approvisionnement à l’étranger. C’est une question à laquelle il leur faut s’attarder dès le début de leur processus, bien avant de commencer à chercher du financement. »
2. Êtes-vous bien entouré?
« Puis, vous aurez besoin d’un solide réseau de connexions et d’investisseurs pour démarrer votre entreprise. Ces derniers devraient être capables d’injecter des fonds en cas de besoin. Pour les jeunes entrepreneurs, l’aide au démarrage provient souvent d’argent prêté par des proches. Mais on leur suggère aussi de se tourner vers des anges investisseurs, des accélérateurs, des subventions et programmes gouvernementaux. Enfin, assurez-vous d’établir un lien de confiance avec votre banquier. Pour l’octroi d’un prêt, faites affaire avec une institution financière qui est capable de vous soutenir dans votre développement, comme la Banque Nationale. »
Consultez cet article pour plus de conseils pour financer le démarrage de votre entreprise.
3. Pouvez-vous faire face à un ralentissement économique?
« Dans l’éventualité où l’on entrait dans une période de ralentissement économique qui entraînait une forte augmentation des taux d’intérêt, que feriez-vous? Il est important que vous vous posiez la question et, surtout, que vous identifiez les leviers à mettre en place pour y faire face. Lorsqu’un entrepreneur nous approche pour du financement, on cherche à savoir quelles sont les mesures concrètes dont il dispose pour affronter une telle situation. Son niveau de préparation gagne notre confiance », indique Éric Labelle.
« Dans un deuxième temps, renseignez-vous sur les subventions gouvernementales offertes en cas de besoin. Mais attention, elles peuvent prendre du temps à se déployer, et il y a des critères précis auxquels il se peut que votre projet ne réponde pas », avise-t-il.
« Soyez prévoyant et ayez accès à des liquidités personnelles pour prévenir tout éventuel ralentissement. Un manque de liquidités pourrait entraîner des problèmes avec vos fournisseurs, ce qui n’est pas idéal pour une entreprise en démarrage. En tout temps, restez conservateur. Faites des investissements prudents et ne vous lancez pas dans des dépenses frivoles », conseille pour sa part Laurence Felx-Leduc, directrice, vente et services, entreprises, Solutions FlexAffaires inc., à la Banque Nationale.
4. Votre structure d’entreprise répond-elle réellement à vos besoins?
« Avec le ralentissement économique du printemps 2020, le regard des entrepreneurs semble avoir changé quant à la structure de leur entreprise, souligne Éric Labelle. Afin de bénéficier des aides gouvernementales fédérales en cas de difficulté, il faut généralement être immatriculé (c’est-à-dire être enregistré auprès du registre des entreprises) et posséder un compte entreprise dans une institution financière. Donc une majorité de travailleurs autonomes n’ont pas eu droit aux programmes d’aide gouvernementale. Ils ont donc pris conscience de leur responsabilité individuelle, car c’est leur nom personnel qui écope en cas de défaut de paiement dû à une perte de revenus. Selon moi, il est plus prudent de s’incorporer pour ainsi limiter la responsabilité personnelle, même si cela entraîne plus de formalités juridiques et fiscales. »
Sinon, avez-vous considéré la possibilité de vous lancer en affaires en rachetant une entreprise ou en vous franchisant?
5. Vos prévisions financières sont-elles à jour?
« Comme nous l’avons constaté avec la crise de 2020, les périodes d’incertitude économique évoluent à un rythme très rapide. Pour pallier les périodes de ralentissement, vous aurez besoin d’analyser vos composantes financières le plus souvent possible. Peu importe où vous en êtes dans le démarrage de votre entreprise, mettez à jour vos prévisions de flux de trésorerie et de vente chaque mois, voire chaque semaine, recommande l’expert en start-ups. Pensez aussi à considérer les coûts supplémentaires entraînés par les nouvelles normes sanitaires dans vos états financiers et le calcul de vos revenus et dépenses », conclut Éric Labelle.
Vous vous sentez prêt à démarrer votre entreprise? Que ce soit pour valider votre idée ou pour trouver du financement, parlez de vos projets à nos conseillers en entrepreneuriat.